Je suis retournée, il y a quelques années, dans le Sud de la France, visiter un cousin de ma belle-mère. Cela faisait bien 25 ans que je n’étais descendue aussi loin, privilégiant les escapades moins lointaines, ou dans des régions françaises moins connues. Et vous savez ce qui m’a transpercée, en arrivant dans l’arrière pays ? L’odeur des pins, le bruit des cigales.. Je n’y avais pas songé un seul instant. J’envisageais de me rendre sur la tombe de mes grands-parents, de revoir la résidence secondaire de mon enfance, mais j’étais loin de penser que des sons, des odeurs, réveilleraient en moins autant de souvenirs.

Tout m’est revenu, d’un coup.
Je me suis souvenue des balades à bicyclette avec mes frères et sœur, dans la garrigue. Je me suis souvenue des figues que nous mangions à même l’arbre, au cours de ces promenades de fin de journée. Je me suis souvenue des grandes tablées où tous ensemble – et particulièrement avec mes cousins – nous nous racontions des blagues de Toto…

Si l’on cherche un peu dans sa mémoire, visuelle, olfactive, affective même, nous avons mille choses à nous remémorer.
Et si c’est vrai pour nous, c’est vrai aussi pour nos ancêtres.
Quel perception nos ancêtres avaient-ils de leur environnement? Etait-il bruyant ? Odorant ? Agressif ? Reposant ? Associaient-ils un son d’accordéon à une fête de village ? Une odeur d’alcool à la distillation du lambig ? La vue d’un cheval aux rudes journées à faucher les champs durement travaillés ? Certains chants aux fest noz organisés dans les villages ?

A défaut d’avoir eu la chance d’écouter nos grands-parents nous conter leurs souvenirs d’enfance, c’est à travers la lecture de livres fortement empreints de régionalisme que nous pouvons retrouver tous ces souvenirs…
En attendant, n’omettez pas de mettre les vôtres par écrit. Quand bien même ils vous paraîtraient futiles, ils feront des heureux dans quelques années, ou quelques décennies…