ROBLES… ou l’immigration espagnole en Algérie

En ce jour de « R », j’ai choisi, dans ma généalogie, le patronyme ROBLES pour vous parler « origines espagnoles ».

Jean ROBLES (1919-1975) était mon parrain. Je ne l’ai guère connu, et n’en ai d’ailleurs aucun souvenir, Jean étant décédé alors que je n’avais que 3 ans. Il avait épousé, en Algérie, une sœur de ma grand-mère paternelle, Denise LARIOS (1918-2016). La famille étant très proche, c’est tout naturellement que Jean devint mon parrain.

Jean ROBLES, 1939

Jean naît à Sidi-bel-Abbès, alors que son père, Juan Antonio, était natif d’Espagne, plus exactement d’Adra (région d’Alméria). Comme une grande partie de ses compatriotes espagnoles, à peine majeur, il choisit d’émigrer seul vers l’Algérie où il épousera, en 1911, Antonia VICEDO dont la famille s’était installée en Algérie une génération plus tôt.

Mais qu’est-ce qui poussait les espagnols à venir s’installer en Algérie ?

Pour les espagnols – mais aussi pour les italiens – il s’agit d’une immigration de proximité. En effet, souvent marins et pêcheurs, ils fréquentaient d’ores et déjà les côtes algériennes depuis longtemps. Dès le XVIIIème siècle, la région d’Oran comptait une population espagnole importante, quoi que peu sédentarisée. Du fait de la domination ottomane, ils quittèrent la région à la fin du XVIIIème siècle durant quelques décennies.

Après la colonisation française, les espagnols immigrèrent plus particulièrement sur les territoires de l’ouest algérien (Oran, Arzew, Mers-el-Khébir). Globalement, les migrants étaient Mahonnais (pour ceux installés à partir de 1830), d’Alicante (entre 1840 et 1870), et des autres provinces pour les migrations suivantes. C’est de cette 3ème « vague » qu’apparaît l’installation des ROBLES en Algérie. Sur cette troisième période, les espagnols originaires d’Alméria représentent alors 45% de l’ensemble des migrants.

ORANIE – Extrait de carte tourière Oran & Sidi-bel-Abbès

Pour la majorité d’entre eux, ils seront considérés comme devant être occupés à des travaux pénibles et peu qualifiés : débroussailler, faire du terrassement pour construire les routes, etc… Dans les actes d’état-civil ils sont alors journaliers, et travaillent sur les terres agricoles des colons et autres propriétaires.

Dans le cas qui nous préoccupe, si l’on exploite les actes d’état civil, on voit apparaître à plusieurs reprises le terme journalier ou cultivateur. Parfois même certaines fermes sont nommées telle la ferme Marschal, située à Crescia.

CRESCIA (Algérois) – Ferme Aouch el Cadi

L’importance de la migration espagnole est une réalité. Au milieu du 19ème, les migrants d’origine métropolitaine représentent la moitié des européens présents sur le territoire, et les espagnols 31,7%. Entre 1871 et 1876, 21.000 espagnols s’installèrent dans l’Algérois, puis 22.000 entre 1876 et 1880.

Dans les faits, ces dernières migrations sont liées à la crise économique et politique que connaît l’Espagne.

Le fait est qu’en 1886, le poids des immigrés espagnols est plus important que celui des métropolitains, particulièrement en Oranie où l’on compte 92.290 espagnols pour 79.675 français.

Ceci étant, cela n’empêchera pas certains d’entre eux de devenir propriétaires, ou d’exercer d’autres professions. Le père de Jean fut, quant à lui, liquoriste, et Jean fit, pour sa part des études qui lui permirent de devenir magistrat.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :