VIREE.. sans autre formalité…

La lecture du dernier magazine de mon département de résidence (les Côtes d’Armor) m’a donné envie de parler de ces jeunes bretonnes qui, au 19ème siècle, partaient vers la capitale pour devenir bonnes, mais aussi de leurs conditions de vie précaires, qui les poussaient parfois à la rue.

Le 19ème siècle est souvent associé aux prémices du travail salarié. Néanmoins, il fallut attendre de nombreuses décennies pour que les droits associés au travail aient une place décente.

Rappelons que si, en 1841, le travail des enfants est limité, il n’en demeure pas moins qu’il est simplement prévu qu’il ne dépasse pas 72 heures par semaine. D’autres dispositions émaillent ce siècle, avec, en 1848 la création des ateliers nationaux et la limitation du travail à 10 heures par jour, la dépénalisation de l’existence des syndicats et des grèves en 1864, la liberté d’association et syndicale (1884) ou encore la mise en place d’une responsabilité de l’employeur en cas d’accident du travail (1898).

Néanmoins, les usages sont tout autres. Par absence d’application (loi sur le travail des enfants par exemple), par méconnaissance de leurs droits, par peur, nos jeunes bretonnes acceptent leur condition.

La domesticité s’est généralisée dans la société bourgeoise du 19ème, les postulantes ne manquent pas, et d’ailleurs, il suffit d’un petit séjour sur la côte bretonne pour trouver les dernières recrues souhaitées.

Mais les domestiques avaient-ils/elles des droits ?

Fort peu, pour ne pas dire pas du tout. Je dirais même que le seul droit qu’ils aient jamais eu, et qui consistait à avoir un livret retraçant leur carrière (décrets de 1810 et 1853) n’a jamais été suivi d’effet. Les domestiques hommes n’obtinrent le droit de vote qu’en 1848. Pour ce qui est des accidents du travail (loi de 1898), elle ne couvrira les domestiques qu’en 1923. La loi de 1906 portant validation d’un jour de repos hebdomadaire s’applique à toutes les professions, sauf aux domestiques (il faudra attendre l’entre deux guerres pour qu’ils puissent en bénéficier). Jusqu’en 1914, il était même possible de renvoyer une domestique mariée du fait de son état de grossesse.

La plus célèbre des bonnes bretonnes

Les causes de renvoi sont multiples. Âge, grossesse, maladie.. ou tout simplement le bon vouloir du maître. Mais d’ailleurs, pourquoi faudrait-il une cause devant aussi peu de considération ?

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