Beaulieu

A peine libérée de son incarcération durant la période de la Terreur, et ayant échappé à l’échafaud, Marguerite Walsh de Valois, supérieure générale de la Maison de Saint Thomas de Villeneuve, se voit reconduite dans ses fonctions.

Signature de Marguerite Walsh de Valois (1727-1808)

C’est ainsi que, comme partout sur le territoire national, les administrateurs d’hospices cherchent à retrouver quelques religieuses susceptibles de tenir leurs maisons. Il en va ainsi de Dinan, qui sollicite que lui soit mis à disposition une mère supérieure et trois religieuses, qui prodigueront les soins aux patients et résidents du lieu, assistées de domestiques.

Plusieurs courriers sont échangés entre les administrateurs de l’hospice et la supérieure générale, pour aboutir à un accord entre les deux parties. La Mère Beaulieu est très vite pressentie pour devenir la supérieure des autres sœurs attendues à l’hospice.  Celle-ci s’est mise en route dès le 16 floréal an 11 (6 mai 1803), au départ de Dieppe. L’établissement attend également une pharmacienne, en la personne de Mère Meillon, partie à la même période.

Quelques-uns des courriers échangés (archives de l’hôpital de Dinan)

Les sœurs de Saint Thomas de Villeneuve ont un rayonnement régional. Bien avant la Révolution, dès le début du XVIIIème siècle, le docteur Jacques Tenon (1724-1816) avait d’ailleurs d’ores et déjà été émis l’hypothèse de transformer le noviciat des filles de Saint Thomas  en une « école d’infirmières ».

JACQUES TENON – Le Progrès médical, 1933

Si les clivages entre le corps médical (apothicaires, médecins et autres chirurgiens) et les sœurs sont récurrents, il n’en demeure pas moins qu’en ce début de XIXème siècle, leur présence et leur ouvrage dans les établissements hospitaliers est bien souvent l’unique recours pour les administrateurs des hospices, aux abois. Rappelons que si les congrégations séculières ont été supprimées par décret du 17 août 1792, le Docteur (et par ailleurs homme politique) Jean-Antoine Chaptal (1756-1832) les réinstalle dans les hôpitaux dès le 22 janvier 1801.

Religieuses à l’ouvrage – Archives municipales de Dinan

A Dinan, après l’incendie qui, en 1814, ravage l’hôpital alors situé porte de Brest, l’hospice est réaménagé dans le couvent des dominicaines (qui accueille désormais la bibliothèque municipale). Les sœurs, quant à elles, sont logées dans ce que l’on appellera plus tard le « logement des pensionnaires », de l’autre côté de la chapelle Sainte-Catherine. C’est dans ce logement que donnait le tour destiné à accueillir les enfants exposés, mais ça, c’est une autre histoire…

Sources :
– Archives de l’hôpital de Dinan
– Archives municipales de Dinan

Bibliographie :
– Diebolt, Évelyne. « Prémices de la profession infirmière : de la complémentarité entre soignantes laïques et religieuses hospitalières XVIIe – XVIIIe siècle en France », Recherche en soins infirmiers, vol. 113, no. 2, 2013, pp. 6-18.

Sitographie :
http://www.stv-st-germain.fr

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