
Le 12 octobre 1846, le Maire de Lanvallay, Julien Malo Bouesnard, interpelle les administrateurs de l’hospice de Dinan sur la situation de Joseph Leventoux.

Joseph, né et domicilié à Lavallay, vient de se rompre une cuisse pour la seconde fois en trois mois. Le docteur Piedvache, qui le traite, déclare que sa guérison serait plus prompte s’il était admis à l’hospice de Dinan, attendu l’état d’indigence dans lequel il se trouve. Le Maire fait en outre référence à la possible prise en charge de Joseph grâce à la somme de soixante quinze francs léguée par feu Monsieur Leroux, pour un lit en faveur d’un pauvre de Lanvallay.

Intérieur d’une ferme en 1843, dessin d’après Emile Montigneul.
Musée de Bretagne
Joseph naît le 14 décembre 1815 à Lanvallay. Il est le fils de François, laboureur de vingt-huit ans, et de Marie Le Cointe, ménagère de trente-six ans. Il s’agit d’un foyer pauvre, vivant des produits de l’exploitation agricole.

Acte de naissance de Joseph Leventoux
Joseph semble se remettre relativement bien de ce second accident. Il part s’installer à Saint-Solen, commune située à l’est de Lanvallay, où réside son frère François, de 5 ans son aîné. Il y exerce alors la profession de cultivateur.
Néanmoins, tout laisse à penser que Joseph est de santé fragile, à moins que ce ne soient tout simplement ses dures conditions de vie qui l’amènent à décéder à 34 ans, dans cette même commune le 15 septembre 1849, à dix-sept heures.

Acte de décès de Joseph Levantoux
Un amalgame est parfois fait entre vagabond, pauvre et indigent, les définitions de ces trois termes n’étant pas toujours très claire. Je retiendrai de mes différentes lectures que si l’état de vagabond peut être réprimé, l’indigent, dont l’état se rapporte à un certain état de pauvreté mérite d’être secouru. Si le pauvre éprouve des privations, l’indigent est celui qui ne parvient pas à se procurer par lui-même ce dont il manque, et qui est finalement exposé à périr.

Taux d’indigence dans les Côtes-du-Nord en 1854
C’est ce qui explique l’intervention du Maire de Lanvallay, d’autant que les hospices ont vocation à recueillir et assister les personnes démunies. Néanmoins, la mise en place des bureaux de bienfaisance (créés le 7 frimaire an V) limite l’accueil aux seules personnes nécessitant des soins, comme c’est le cas de Joseph.
Sources :
– Archives de l’hôpital de Dinan
– Archives départementales des Côtes d’Armor
Bibliographie :
– De Gérando, De la bienfaisance publique, vol.1, Paris, 1839, p. 5-6
– HAUDEBOURG, Guy. Mendiants et vagabonds en Bretagne au XIXe siècle. Nouvelle édition [en ligne]. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 1998 (généré le 09 novembre 2022).
Sitographie :
– http://www.musee-bretagne.fr