
Certes, j’en conviens, point de képi à la manœuvre en ce 9 octobre 1857… mais c’était tentant, d’autant que trouver un mot commençant par K pour rédiger l’article du Challenge A-Z n’est jamais chose aisée. Donc, effectivement, ce n’est pas la maréchaussée qui est à l’œuvre mais la police, comme depuis des décennies.. et donc point de képi…

Le commissaire de police de Dinan, est, comme à l’accoutumée, appelé à se déplacer à l’hospice pour y constater l’abandon d’un enfant de sexe masculin, exposé sur le seuil de la porte d’entrée, le 8 octobre, à 21 heures.
Vêtu d’un morceau de mi-laine rayée bleue et grise, de deux morceaux de toile, d’une chemise de coton garnie de bazin dentelé et d’un bonnet en indienne à grandes raies de diverses couleurs garni de dentelle, rien ne permet cependant d’identifier ses parents.
Si j’ai déjà présenté dans l’article CORDE, les documents hospitaliers relatifs à l’exposition de Charlotte, en ce milieu de XIXème siècle, la déclaration de naissance est désormais plus complète. Y sont repris l’ensemble des éléments cités au procès-verbal d’exposition, ce qui permet, en cas de lacunes, d’obtenir les éléments sur les circonstances de l’exposition, la vêture de l’enfant, etc…

Acte de naissance de Jacques Marie Cleuthère
L’enfant sera prénommé Jacques Marie Cleuthère. Pourquoi ce patronyme ? Difficile à déterminer.
Dans les Côtes-du-Nord, le personnel hospitalier se conforme relativement bien à la législation, n’affublant pas les enfants de patronymes originaux. On notera cependant quelques Stuart, Mirabeau, Danton ou encore La Déroute, ces patronymes étant intimement liés à l’historie nationale. Quand on pense qu’ils furent portés par des enfants vivant dans la campagne bretonne, cela suscite pour le moins un certain étonnement…
Sources :
– Archives de l’hôpital de Dinan
– Archives départementales des Côtes d’Armor
Bibliographie :
– LE BOULANGER, Isabelle, L’abandon d’enfants, l’exemple des Côtes-du-Nord au XIXème siècle, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2011
Un avis sur « Képi… ou pas… »