Lainé

Le 23 mars 1806, un nouvel enfant est exposé à la porte extérieure de  l’hôpital. Il sera prénommé Pierre Jean Marie Lainé.

Dans le procès verbal, plusieurs personnes sont citées. Christophe Le Harivel, commissaire de Police, le sieur Texier, portier, la Mère Supérieure, et M. Marval, chirurgien faisant le service de l’hôpital.

Mais qui est ce Monsieur Marval ?
Qu’en est-il de la profession de chirurgien en ce début de XIXème siècle ?

Né vers 1765, Gilles François Marval est le fils de Paul, taillandier de son vivant, et de Laurence Françoise Bellay. Le 29 mai 1786, Gilles épouse, à Dinan, en la paroisse Saint-Sauveur, Françoise Perrine Jeanne Lemercier, fille de Jean Baptiste, maître en Chirurgie, et de Perrine Lenouvel.

Il est fort probable que Gilles Marval fut formé dans une des quinze écoles de chirurgie existantes à la fin du XVIIIème siècle. Reconnue dès 1748 par Louis XV, la formation à la chirurgie est réglementée, basée sur un apprentissage auquel s’ajoute une formation théorique dans les facultés de médecine. Les Maîtres Chirurgiens relèvent alors d’une corporation, mais ces dernières seront supprimées en 1791.

On peut considérer qu’il y avait deux types de pratiques de la chirurgie : celle destinée à des interventions « légères » (réduction de fractures, soin pour des abcès), et celle réservée à une élite, particulièrement mise en œuvre sur les champs de bataille. Les chirurgiens intervenaient par ailleurs notamment pour pratiquer des césariennes, et former les sages-femmes.

Trousse de chirurgie, XIXème

A Dinan, Gilles résidera notamment rue de la Lainerie, demeure où il décède le 23 juillet 1814. Il a alors quarante-neuf ans ans. C’est son neveu par alliance, Guillaume Lemercier, également chirurgien, accompagné de Laurent Marie Postelamé, parent par alliance, qui déclarent son décès auprès de la Mairie de Dinan. Gilles est noté comme étant alors Maître en Chirurgie.

Acte de décès de Gilles Marval

En ce début de XIXème siècle, on est encore loin de la chirurgie telle qu’on la connaît aujourd’hui. J. de Fourmestraux parle d’une pratique dangereuse et sanglante à ses débuts. Tout un programme… Ce n’est que vers 1850 qu’elle connaîtra un certain essor avec deux grandes innovations que seront l’anesthésie et l’antisepsie.

Pour lors, on ne pourra qu’observer, à la lecture de l’acte de décès de Gilles Marval, l’importance de la corporation – même supprimée – et des liens sociaux qui unissent les membres d’une même profession, d’un même milieu social.

Bibliographie :
– POZZI, Adrien, La chirurgie en France au XVIIIème et au XIXème siècles : les institutions, la méthode, les idées, Matot-Braine, Reims, 1889
– De Fourmestraux, J., Histoire de la chirurgie française (1790-1920). In : Revue d’histoire de la pharmacie, 23ᵉ année, n°89, 1935. pp. 35-36

Sitographie :
https://www.antiquiteslassaussois.com

2 commentaires sur « Lainé »

    1. Bonsoir, je pense que l’on pourrait utiliser les deux termes. L’asepsie est une méthode préventive contre les infections par des micro-organismes pathogènes tandis que l’antisepsie est la destruction des micro-organismes pathogènes capables de provoquer des infections. Mais je ne suis pas non plus Docteur en médecine ;-). Belle soirée à vous !

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