Une bouteille Eschenauer

Archives privées, Michèle Bodénès

Louis Eschenauer (Maurice Auguste Louis Eschenauer) naît le 21 novembre 1870 à Bordeaux. Il est le fils de Frédéric et de Berthe Marchand.

Acte de naissance de Louis Eschenauer (AD 33, Cote 4E 1490)

En 1925, il crée la société anonyme Louis Eschenauer et Cie, à Alger. Le siège social est situé au 2 rue Arago. Les membres du conseil d’administration sont Louis Eschenauer domicilié au 93 rue Saint-Sernin à Bordeaux, Jules-Luc Ricome, domicilié 11 boulevard Carnot à Alger, Georges Tessandier, domicilié 189 rue Saint-Genès, à Bordeaux, et Pierre Grangé, domicilié au 43 boulevard Camille-Saint-Saëns à Alger.

L’objet de la société est de faire en tous pays, toutes opérations généralement quelconque concernant le commerce des vins, eaux-de-vie, liqueurs et tous autres spiritueux. Mais est-ce la société originelle ? Effectivement pas.

Quelques années plus tôt, un certain Frédéric Lung s’installe à Alger, en 1886, pour traiter des affaires de vins pour le compte de la maison Eschenauer et Cie, de Bordeaux. Il constitue une entreprise autonome, au sein de laquelle sa situation prépondérante est reconnue, conduisant à la signature d’un acte de société en nom collectif entre lui-même, Louis Eschenauer et Berthe Marchand (la mère de Louis) en 1914. Mais les affaires en famille ne sont pas toujours la panacée… et Frédéric ne tarde pas à apprendre qu’en mars 1923 ses deux associés ont, sans l’en informer, cédé la totalité de leurs droits à une société anonyme bordelaise. Frédéric les assigne donc en dissolution et liquidation, à leurs torts. Ces derniers ont en effet, parallèlement à cette cession, créé une nouvelle société, la « Nouvelle Maison Eschenauer», qui porte préjudice à Frédéric Jung.

Frédéric aura gain de cause sur plusieurs aspects, notamment l’interdiction faite à ses anciens associés d’utiliser le nom Eschenauer selon dans les mêmes termes que précédemment.

Publicité, 1931

Au-delà de ces aspects juridiques, l’adjudication du fonds de commerce nous permet d’en apprendre davantage sur les biens et marques de ladite société. De nombreux locaux sont décrits : des bureaux sis escaliers de la Gare à Alger, des entrepôts (quai sud) ou encore des bâtiments à usage de chai et d’ateliers, édifiés à l’arrière du port de l’Agha (Alger). Des marques de commerce sont listées, allant de Royal Kébir (vin rouge) à Kébir Impérial (vin blanc) en passant par Olivera (huiles d’olives) ou encore Belsahol, Iseli (cidre, bière, alcool, eaux-de vie, etc…).

La Maison Eschenauer, toujours présente à Bordeaux, a continué à prospérer. A la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, elle acquiert plusieurs châteaux de renom qui font aujourd’hui sa renommée.


Pour la petite histoire, un des ancêtres de mon époux fut caviste, dans la région d’Alger. Je me plais à penser que, peut-être, il eut à vendre quelques-uns de ces produits, qu’ils fussent la propriété des Eschenauer ou de Frédéric Jung …

Sources
– Archives départementales de Gironde
– Archives départementales de Charente-Maritime

Bibliographie
– L’Echo d’Alger, 13 octobre 1923
– L’Echo d’Alger, 6 décembre 1925

Sitographie
www.entreprises-coloniales.fr
www.louis-eschenauer.com

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :