XIXème : les Salons de l’Académie des Beaux-Arts

C’est en retraçant la vie de Jules Louis Tinthoin (1822-1859), que j’ai été amenée à m’interroger sur les salons dédiés à la peinture et la sculpture. Je me propose de vous donner quelques informations relatives à ces événements, et à l’Ecole des Beaux-Arts dont était issu Jules Louis.

On trouve trace des salons de peinture et sculpture dès 1667. Impulsés par Colbert, et organisés par l’Académie Royale de peinture et de sculpture, Ils sont à l’origine des salons qui se généraliseront au cours du XIXème siècle.

D’abord épisodiques et organisés pour présenter les œuvres des Beaux-Arts, les salons deviennent réguliers à partir de 1737, et bisannuels à partir de 1751. Limitées aux seuls artistes académiciens dans un premier temps, le Salon s’ouvre à tous les artistes dès 1791, avec pour seule limite la validation par la commission académique chargée de s’assurer de la moralité des œuvres et de la sauvegarde de la tradition de la « grande peinture ». Cela est d’autant plus important qu’après leur formation à l’Ecole des Beaux-Arts, c’est l’admission au Salon qui consacre les jeunes artistes et leur permet de devenir des professionnels reconnus. En 1798, un jury d’admission est instauré, pour faire face au nombre croissant d’envois d’œuvres sollicités.

Salon du Carré du Louvre, 1787, d’après Pietro Antonio Martini

L’Académie des Beaux-Arts a été créée en 1803. Elle succède à l’Académie Royale de peinture et de sculpture, créée en 1648 et abolie en 1793. Vouée à la défense et à l’enrichissement du patrimoine artistique français, elle agit par le biais de l’Ecole des Beaux-Arts et du Salon.

Le Salon est pour ainsi dire une bourse de l’art. L’enjeu financier est important. C’est là que le ministère des Beaux-Arts achète les œuvres qui seront ensuite exposées au musée du Luxembourg. C’est aussi là que les collectionneurs privés viennent faire une partie de leurs achats.

Le Salon se tenait initialement au Salon Carré du Louvre d’où il tire son nom. Après la Révolution il quitte le Palais, faute de place. Dès 1855, il se tiendra au Palais de l’Industrie, sur l’actuel site du Grand Palais.

L’Ecole des Beaux-Arts quant à elle, est créée par l’ordonnance du 4 août 1819, mais existait dès 1796 dans l’ancien couvent des Petits Augustins. La majorité des enseignants sont issus de l’Académie des Beaux-Arts. L’enseignement est fondé sur la pratique du dessin. Le cursus s’appuie sur une suite de concours annuels, avec des thèmes empruntés à l’Histoire ancienne, mythologique ou biblique.

Paris, Ecole des beaux-Arts – La cour au XIXème, d’après Félix DUBAN (Musée d’Orsay)

Qui dit exposition dit critique… Les Salons sont accompagnés, depuis 1773, d’un livret payant qui permet au public d’identifier les œuvres. Des articles de presse accompagnent également l’événement. C’est ainsi que naît la critique d’art, d’autant plus nécessaire que le nombre d’œuvres ne fait que s’étoffer.

C’est grâce à ces critiques que l’on en apprend davantage sur Jules Louis Tinthoin. Elève de Paul Delaroche (1797-1856) et de Charles Gleyre (1806-1874), il réalise plusieurs œuvres, principalement des estampes, et expose de nombreuses fois vers le milieu du XIXème (1849,1851, 1855…).

La Pêche, estampe de Jules Louis Tinthoin

Les Archives Nationales conservent de nombreux documents relatifs à Jules Louis, notamment des courriers qu’il échangea avec le Directeur des Musées Impériaux visant à présenter à Napoléon III certaines de ses œuvres… qui finiront par se perdre dans les dédales des musées parisiens, sans être toujours exposées…

Mandat de paiement d’Une fille d’Eve, œuvre de Jules Louis Tinthoin

Les critiques ne seront pas tendres avec lui, décrivant ses tableaux de très médiocre valeur. Pourtant, en ce qui me concerne, je trouve ces tableaux et estampes charmants, du moins ceux et celles que j’ai pu retrouver voire acquérir à force de recherche et de persévérance.

Jeune femme jouant avec un canard (1850), galerie de Catherine Hirsch

Sources :
– Archives privées, Michèle Bodénès
– Archives Nationales

Bibliographie :
– Livret d’exposition La Sirène des Pompiers, Musée des Beaux-Arts de Rennes
– HUBERT & ZANZIM, La Sirène des Pompiers, Paris, Dargaud, 2021

Sitographie :
https://www.anticstore.com, Catalogue de la galerie de Catherine Hirsch
https://www.academiedesbeauxarts.fr/histoire, Académie des Beaux-Arts

bodenes.genealogie@orange.fr
www.bodenesgenealogie.fr

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :