Et si l’on écoutait des archives ?

Lorsque l’on pense archives, on visualise bien souvent des documents papiers, des mètres linéaires de boîtes de conservation, dans des magasins protégés de toute lumière.

Un des magasins des Archives Départementales d’Ille-et-Vilaine (35)

Il y a aussi les archives visuelles, auxquelles on peut facilement avoir accès sur des sites dédiés tels celui de l’Institut National Audiovisuel (INA).

Et puis il y a les ressources orales, qui peuvent vous permettre d’entendre notre ancêtre, pour peu que son histoire ait méritée d’être enregistrée, dans le but, notamment, de faire perdurer la mémoire. Je pense ici, par exemple, aux archives orales que le Service Historique de la Défense met à notre disposition.

Dans le cadre de mes recherches généalogiques personnelles, j’ai été amenée à m’interroger sur le parcours d’un grand-oncle de mon beau-père, le Général Victor Tanguy (1915-1997), natif de Plougastel-Daoulas (Finistère). J’ai été agréablement surprise de découvrir qu’en 1993, plusieurs entretiens oraux ont été effectués par Françoise de Ruffray, pour recueillir ses souvenirs pour la période courant de ses débuts dans l’aviation jusqu’à l’armistice de 1940.

Septembre 1939
Victor Tanguy, alors aspirant à l’école de l’air (Versailles)

Inutile de vous dire que je n’ai guère tardé à me procurer une copie desdits enregistrements (SHD, Cote AI 8 Z 703), qui donnent un éclairage tout particulier à sa carrière et aux événements qu’il a vécus, particulièrement parce qu’ils sont contés par Victor lui-même. L’émotion est là, perceptible. On a presque l’impression que Victor va apparaître, se matérialiser devant nous. Il partage avec nous une partie de son histoire, une part de la grande histoire, et cela ne peut que nous donner encore davantage l’envie de perpétuer, comme le dit si bien mon confrère Alain-Bernard Carton, notre héritage familial.