Challenge #projet 52uprog, semaine 10 : un fait divers dans un journal.
Je ne me lasse pas de retracer la vie de ma commune de résidence à travers les faits divers et autres articles de presse des XIXème et XXème siècles.
Ce fait divers m’a interpellé, car il met en scène le notable quévertois le plus en vue.
Le Réveil de Mauriac, 5 décembre 1906
Elu en 1888 à la suite de François Delourme à la tête de la ville de Quévert, Jullien Rolland n’aurait certainement pas imaginé terminer son cinquième mandat dans des circonstances aussi tragiques.
Né le 20 mai 1846 à Aucaleuc, Jullien François Rolland épouse le 11 février 1882 à Evran Jeanne Marie Joseph Gicquel. De cette union naîtra Jeanne-Marie, à Quévert, le 25 novembre 1882. Cette dernière épouse Victor Ange Marie Lafichet, natif de Trélivan, maréchal ferrant de profession.
C’est dans la presse locale (et pas seulement d’ailleurs !) que la vie de la famille s’étale au grand jour. Le vendredi 30 novembre 1906, à la suite d’une mésentente liée à la vente du mobilier du couple Roland / Gicquel (en instance de divorce), Victor Lafichet frappe violemment son beau-père. Ce dernier décède le lendemain alors que Victor est arrêté et écroué à la prison de Dinan.
Les articles de presse sont légion sur ce drame que l’on appelle alors Le drame de Malaunay. Il est largement relayé, notamment dans les éditions de L’Ouest-Eclair. Sur fonds d’excès d’alcool, de violence, de mésentente familiale et d’animosité liée à un proche divorce, la vie du Maire fait ainsi les gros titres. On y apprend en outre que les coups portés par Victor n’avaient d’autre but que de protéger sa belle-mère, qui se révèle ne pas être étrangère au décès de son époux…
Reprendre ici toute la procédure et les délibérations serait trop long. Mais les condamnations laissent peu de doutes sur les faits. Victor Laffichet est condamné à un mois de prison avec sursis, son épouse à huit jours de prison, et Madame Veuve Rolland à un mois de prison.
Finalement, il est des gendres qui s’entendent bien avec leur belle-mère 😉
Avez-vous déjà pris le temps de feuilleter la presse ancienne pour y retrouver la trace de vos ancêtres ? Les faits divers peuvent être heureux, aussi. Vous pourriez en apprendre davantage sur leur quotidien, leur réussite à un examen, leurs fiançailles ou encore leur participation à un événement qu’il soit sportif ou festif… Et si vous ne savez pas comment vous y prendre, n’hésitez pas à faire appel à mes services !
Sources
– Archives privées, Michèle Bodénès
– Archives départementales des Côtes-d’Armor
Bibliographie
– COLLECTIF, Le Réveil de Mauriac, Edition du 5 décembre 1906, page 1
– COLLECTIF, L’Ouest-Eclair, Edition du 5 janvier 1907, page 4
Sitographie
– https://gallica.bnf.fr : Bibliothèque numérique de la Bibliothèque Nationale de France
Michèle Bodénès, Généalogiste familiale E.I. 