Challenge #projet52uprog

Cette photo fait partie d’un lot de photos transmis par une cousine, qui cherche à mettre des noms sur des visages, et à comprendre les liens entre ces portraits et notre famille.

René Betschen

La consultation de la base Arolsen ma permis de retrouver la trace du matricule 27794, prisonnier français (FZ) né le 19 décembre 1919 à Besançon.

Fiche extraite de la Base Arolsen

Acte de naissance de René Betschen

C’est quoi, la base Arolsen ? https://arolsen-archives.org

La base Arolsen est une base de données qui recense les victimes des persécutions nazies. Vous y trouverez notamment des listes de prisonniers, mais aussi des fiches individuelles qui peuvent être interrogées à partir d’un nom ou d’un numéro matricule. C’est en tapant le numéro 27794 que j’ai pu retrouver la trace de René.

Fiche extraite de la Base Arolsen

Les Betschen

Les Betschen sont installés dans le Doubs depuis la Révolution. Ils étaient antérieurement résidents suisses. Les parents de René, Jules Elie (né le 18 juin 1889 à Villers-le-Lac) et Yvonne Juliette Albertine Schmit (née le 1^er mars 1894 à Besançon) se sont mariés le 21 juillet 1917 à Besançon.

Acte de mariage de Jules Betschen et Yvonne Schmitt

En 1917, Jules réside à Toul (Meurthe-et-Moselle) et est mécanicien. Yvonne réside quant à elle à Besançon et est journalière.

Qu’est-il arrivé à René ? Qu’est-ce qui explique sa déportation ?

En 1943, René, âgé de 24 ans, réside à Dôle (Jura) où il exerce la profession d’ouvrier en mécanique / manœuvre. Il est déporté dans le cadre de l’opération Meerschaum (Aktion Meerschaum), au départ de Compiègne (Oise) le 20 avril 1943.

L’opération Meerschaum consistait à procéder à un recrutement massif de main d’œuvre. Elle conduira à l’organisation de six transferts les 24 janvier, 16, 20 et 28 avril, 8 mai et fin juin, vers Sachsenhausen, Buchenwald et Mauthausen.

Les arrestations ont lieu sous des motifs divers, parfois motivés par la simple nécessité de parvenir à « recruter » 35.000 hommes aptes au travail. Les hommes jeunes sont particulièrement visés, mais aussi les « oisifs » désignés par les renseignements généraux, d’anciens communistes ou syndicalistes, et plus simplement des hommes fichés par la police française.

René arrive le 22 avril 1943 au camp de Mauthausen, en Autriche.

Le 8 août 1943, il est affecté dans un des kommandos annexes, à Wiener Neustadt, puis, le 30 octobre 1943 dans celui de Schlier-Redl Zipf.

Le 2 avril 1944, il retourne au camp central (Mauthausen), et rejoint Ebensee (annexe de Mauthausen) le 10 mai 1944, camp de travailleurs ouvert en novembre 1943.

A Mauthausen, outre les privations et les mauvais traitements, le travail, consistant principalement à creuser des tunnels, était harassant, les journées de travail se déroulaient de 4h30 à 18 heures. C’est là que René décède, le 30 avril 1945. Le camp sera libéré quelques jours plus tard par la 80^ème Division de l’armée américaine le 6 mai 1945.

Reste à savoir pourquoi le 28 août 1945, René sera condamné par la cour de justice de la Haute-Saône à la confiscation de la totalité de ses biens présents et à venir pour intelligences avec l’ennemi.

Une prochaine visite aux Archives du Service Historique de la Défense me permettra d’en apprendre davantage sur cet épisode...

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Sources
– Archives privées, Michèle Bodénès
– Archives municipales de Besançon
– Archives départementales du Doubs
– Archives départementales du Jura

Bibliographie
– COLLECTIF, Livre mémorial des Déportés de France, Tome 1, F.M.D., 2004
– COLLECTIF, Journal officiel de la République française, 10 septembre 1947, page 9083

Sitographie
– https://arolsen-archives.org, Base Arolsen
– http://www.memorialgenweb.org
– https://www.monument-mauthausen.org
– https://gallica.bnf.fr, BNF Gallica

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