Sabots

Les archives de l’hôpital de Dinan recèlent aussi des fragments d’histoires de vie, par exemple en la personne de Marie Thomas, fille de Louis (1745-1793) et de Perrine Jean (1739-1797). En 1804, elle réside à La Chapelle Blanche.

Plusieurs documents composent le dossier d’Anne :
– un courrier de la sous-préfecture de Dinan, du bureau des établissements publics, transmettant le jugement d’emprisonnement de Marie Thomas, afin de permettre la prise en charge de ses deux enfants,
– un courrier du commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance de Dinan, adressé au Maire de Dinan, précisant la situation de Marie et de ses deux enfants naturels an bas âge, et demandant leur prise en charge,
– le jugement de police correctionnelle.

Le 5 ventôse an 12 (25 février 1804), Marie, domiciliée à la Chapelle Blanche, est condamnée à un mois d’emprisonnement. Elle était prévenue de vol de huit paires de sabots, et détenue à la Maison d’Arrêt de Dinan. Marie a d’ailleurs reconnu avoir perpétré ces vols sur une période de 6 mois, dans les ateliers de Toussaint Desouches, établi dans les Bois de Couellan, à Guitté.

La situation de détresse ne permet pas à Marie de fournir les besoins de première nécessité à ses enfants, sauf à partager avec eux le pain qui lui est personnellement délivré à la Maison d’Arrêt, raison pour laquelle il est décidé qu’ils lui seront retirés. Tous les enfants pris en charge à l’hospice de Dinan ne sont pas uniquement des enfants exposés…

Un de ces deux enfants se prénomme Anne Jeanne. Elle est née le 18 août 1796 à La Chapelle Blanche, au lieudit La Lande.

Acte de naissance d’Anne Jeanne Thomas

On retrouvera plus tard la trace d’Anne Jeanne, qui sera fileuse et journalière. Mariée une première fois le 1er juin 1819 à Saint-Laurent-sur-Mer (Calvados) avec François Dupont (1762-1828), elle aura trois enfants. Elle se remariera le 5 septembre 1841 dans cette même commune avec Jean Louis Vimard (1792-1861), avec qui elle a eu une 4ème enfant en 1833. Elle décèdera le 21 mai 1871 à Saint-Laurent.

Sa mère, quant à elle, aura rejoint La Chapelle Blanche à l’issue de sa période d’emprisonnement. Elle y vit toujours en 1819, mais l’on perd ensuite sa trace. Des recherches plus poussées dans les archives judiciaires, hospitalières ou communales permettraient d’en apprendre davantage sur son parcours, et celui de ses deux enfants.

Sources :
– Archives de l’hôpital de Dinan
– Archives départementales du Calvados

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :