MARCHAND MERCIER… à Paris…

Mes ancêtres TINTHOIN – dont j’ai déjà parlé à plusieurs reprises – ont occupé, dès la fin du XVIIIème siècle, la profession de marchand –mercier, dans l’actuel département de la Seine-Saint-Denis (Stains, Saint-Denis), mais aussi à Paris.

Je me propose de vous présenter ici quelques informations de ce que j’ai pu apprendre sur la profession durant mes recherches.

Le métier de mercier a été très rapidement identifié puisque Boileau le décrit dès le XIIIème siècle. Si l’on ne sait avec certitude dater la création du corps parisien, le mercier a pour ainsi dire été toujours présent parmi les marchands. Comme le précise Jean Pierre Melon, le propre de l’activité des marchands merciers de la ville et des faubourgs de Paris était de faire commerce de « […] de tout [et] de rien ». Cet adage n’est bien évidemment pas l’apanage de la capitale, tous les merciers ayant peu ou prou le même périmètre d’activité.

A Paris et ses faubourgs, si seul le terme de mercier est relevé, il est bien fait mention d’une activité commune avec celle des grossiers et joailliers, comme le notent Pierre Vidal et Léon Duru dans leur ouvrage sur cette corporation.

Le corps des marchands-merciers possédait des armoiries, que l’on retrouve dès le XVème siècle sur des jetons.

Jeton de marchand mercier

Jusqu’en 1629, elles étaient d’azur à Saint Louis tenant une maison de justice semée de fleurs de lys d’or de même. Ensuite, les armoiries sont de sinople à trois vaisseaux équipés et les voiles enflées d’argent, voguant chacun sur une onde de même et portant une bannière de France au grand mât et un chef d’azur chargé d’un soleil d’or été entouré d’une nuée d’argent mouvant des deux angles du chef et pendante en feston.

Armoiries (ap. 1629)

Les marchands merciers vendaient leur produit dans des galeries ou dans des boutiques qu’ils tenaient en ville.

Boutique de marchand-mercier

Malgré tout, on ne trouve plus trace de cette profession dans Paris, hormis au 14 rue de la Huchette, où un balcon arbore encore le « Y » de la maison de l’Y, et aux 117-119 rue Saint Martin où une plaque commémorative en marbre, posée en 1904, rappelle le lieu où siégeaient les bureaux du corps.

Pour une recherche sur Paris et ses faubourgs, reste alors les Archives Nationales où j’ai pu consulter des trésors : contrats d’apprentissages, contrats de mariage contresignés par des dizaines de contractants intéressés par l’entrée d’un nouveau membre dans leur corporation, inventaires après décès…

Le mercier ne vendait d’ailleurs pas que de la mercerie comme on l’entend de nos jours. Si certains commercialisaient bien des rubans, dentelles ou galons parfois brodés d’or, ils allaient jusqu’à vendre des produits de luxe, comme l’a si bien démontré le Musée Cognacq-Jay lors de son exposition des 29 septembre 2018 au 27 janvier 2019

A défaut d’avoir pu visiter voir toutes ces merveilles, il vous reste à fréquenter le Musée Carnavalet récemment ré ouvert. Parmi les collections, des peintures, jetons, la présentation de la sculpture « Au Chat Noir », fameuse enseigne de marchand de soieries, qui devint ensuite confiseur…

Belle visite à vous !

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