
L’installation des Dames de Saint Thomas de Villeneuve à l’hospice de Dinan a pour conséquence la mise en place d’un certain nombre de règlements, qui débute par l’inventaire de la pharmacie.


Comme précisé dans mon article intitulé Beaulieu, Madame Meillon a pris les fonctions de pharmacienne au sein de l’établissement. C’est ainsi que Monsieur Lecoq, administrateur de l’hospice, lui propose de réaliser un inventaire le 28 floréal an 11 (18 mai 1803), dès neuf heures. Seront présents Messieurs Delaunay et Lefebvre, chirurgiens, Monsieur Carillet, Officier de Santé, et Monsieur Leconte de Lisle, pharmacien.
Charles Marie Leconte de l’Isle est né le 16 août 1759 à Avranches. Pharmacien, mais aussi Maire de Dinan quelques mois en 1792, il décèdera dans cette ville le 20 décembre 1809.
Les Leconte sont successivement ou concurremment apothicaires, chirurgiens ou médecins. Charles-Marie, qui fait partie d’une fratrie de douze enfants, est reçu apothicaire à Rennes le 23 octobre 1787. Il a alors trente-cinq ans. Après un stage à Dinan, il partira pour les Indes sur le bateau Le Puissant, en qualité d’apothicaire. A son retour, il passera par Brest puis Paris, avant de revenir sur Dinan, à la pharmacie Gérard dont il achètera le fonds.
Comme souvent à cette époque et comme c’est le cas ici, le pharmacien en titre avait une boutique en ville. Cela laissait une grande latitude aux religieuses de l’hospice pour gérer le quotidien de la distribution des médicaments… ce qui n’était pas sans générer parfois certaines tensions. Plusieurs cas d’adaptation de prescriptions et autres régimes alimentaires ont parfois été constatés.

Anonyme – « La leçon de pharmacie », huile sur toile – 1815 – 4.48 x 1.90m
Musée de l’hospice Comtesse, Lille
Dans les faits, les religieuses étaient principalement chargées de concocter les préparations pour les patients, utilisant mortiers et autres concoctions pour mener à bien leur tâche. Huiles, jus et sirops étaient souvent produits à partir d’alambics, avant d’être conservés dans de magnifiques faïences. Les verrines et boites en bois permettaient, quant à elles, de conserver notamment fruits secs et clous de girofles. A cela s’ajoutait les onguents, pommades et autres réductions en poudre.

Hôtel Dieu de Bourg-en-Bresse. L’apothicairerie
Il est possible de se représenter ce qu’était une pharmacie au XIXème siècle en visitant par exemple l’apothicairerie de l’Hôtel-Dieu de Bourg-en-Bresse, dans laquelle je me suis émerveillée il y a quelques années de cela.
Source :
– Archives de l’hôpital de Dinan
– Archives départementales des Côtes d’Armor
– Archives départementales de la Manche
Bibliographie :
– Bouvet Maurice, Roussel P. L’ascendance pharmaceutique de Leconte de Lisle. In Revue d’histoire de la pharmacie, 39ᵉ année, n°129, 1951. pp. 171-17
– Dinet-Lecomte Marie-Claude. Les sœurs apothicaires en France aux XVIIème et XVIIIème siècles. In Revue d’histoire de la pharmacie, 84ème année, n°312, 1996. Actes du XXXIème Congrès International d’Histoire de la Pharmacie (Paris, 25-29 septembre 1995) pp. 131-135
-Dinet-Lecomte Marie-Claude, Pour une histoire des sœurs apothicaires dans la France moderne
– Sournia Jean-Charles. Les religieuses dispensatrices de médicaments en ville et à l’hôpital. In: Revue d’histoire de la pharmacie, supplément au n°306, 1995. Médicaments et Pharmaciens : Actes de la Journée du 27 Janvier 1995 [Colloque organisé par la Société d’Histoire de la Pharmacie la Société Française d’Histoire de la Médecine et la Société
Française d’Histoire des Hôpitaux ] pp. 83-89
Sitographie :
– https://www.bourgenbressedestinations.fr
– https://www.lille.fr/Le-Musee-de-l-Hospice-Comtesse
Visitée il y’a quelques années, l’apothicairerie royale de saint Germain en laye est également une merveille 🥰
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Oui, tous ces lieux de souvenirs m’émerveillent toujours…
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